La famille CARRÉ

En partant des Plots
Pour moi tout commence aux Plots le dimanche 12 Août 1945 à 22 heures.
Tout d’abord un peu de géographie. Pour les non initiés, “Les Plots” ce petit hameau de la commune de GRON, est situé en bordure de l’axe Bourges La Charité à 35 km de Bourges.
GRON cliquer sur l’image ci dessous pour obtenir des infos sur la commune,
Place de l’église
Il est en bordure de la forêt de GRON, et certains en parlent comme d’un drôle de port de mer.
Moi j’y suis né, il me plaît et j’ai toujours plaisir à y retourner. Certes l’endroit a beaucoup changé, la maison a été vendue, mais je m’y retrouve, m’y revois gamin et les souvenirs reviennent.
Petit dessin pour planter le décor des Plots

 

Origine du nom « CARRE » 
« Les patronymes se sont formés vers le XIIe siècle. Du point de vue de leur origine, ils peuvent se classer en quatre groupes – anciens noms de baptêmes, noms de profession ou d’état (Mercier, Maître … ), sobriquets de toutes sortes, ou bien nom évoquant le lieu d’origine de la famille: ville, village, lieu-dit, région, ethnie (Picard(t), Lenormand … ). Carré provient de la deuxième origine. Ce sobriquet désignait un homme fort, large, trapu; il a donné comme variante Carrey, Carrez. »
Compte tenu de la corpulence des CARRE que je connais je pense plutôt que ce sobriquet désignait une personne au caractère bien trempé, bien Carré !!
La carte de France ci contre indique la répartition actuelle du patronyme Carré. Bâtie à partir des données que fournit l’annuaire PU (les seules qui soient nominatives), elle recense les familles Carré qui possèdent le téléphone, soit un total de 8 420 foyers en 1994. Sans doute faudrait-il multiplier ces quantités par environ 3 (mais également ajouter ceux qui sont sur liste rouge, donc inaccessibles – environ 10 % – et retrancher les abonnements pour des résidences secondaires ou des adresses professionnelles), pour obtenir le nombre d’individus porteurs du nom. Il y aurait donc actuellement environ 25 000 Carré en France, ce qui en fait un patronyme moyennement porté, bien loin des 170 000 Martin français ! »
Essai : et si C A R R E était un anagramme nous définissant.
Social : Charisme Amitié Rigueur Raisonnement Etonnement
Amical : Charmant Animal Râleur Raisonnablement Ebahit
Tendre : Cher Amant Ronronnant Rarement Eprouvé


Mes parents Ernest et Camille
Devinette : 
Papa a eu 4 enfants,
Maman a eu 4 enfants
Tous ont vécus normalement et pourtant nous sommes une famille de 6 enfants.
Quelle est l’explication ?
Réponse :
Veufs tous les deux, ils avaient chacun 2 enfants. Ils se marièrent le 22 juin 1935 créant immédiatement une famille de quatre enfants : 3 filles de 9, 9, 8 ans et un garçon de 7 ans.
Le 4 juillet 1937 naquit Jean Marie, en pleine période d’avant guerre.
Tout les cinq allaient à l’école à Gron et formaient une famille unie.
Et moi, j’attendis la fin de la guerre pour naître le 12 août 1945.
Je n’ai eu que des grandes sœurs et des grands frères, par l’âge. J’ai du apprendre à jouer tout seul.
Heureusement une nièce et un neveu sont nés la même année que moi. Cela m’a permis de jouer de temps en temps avec des gamins de mon âge car aux plots il n’y avait pas d’autres enfants que moi.

Mon premier morceau d’arbre généalogique

 
Voici le point de départ de l’arbre généalogique. J’ai pu construire cette partie sans trop de difficultés en utilisant les livrets de famille et en faisant quelques recherches en mairie.

Papa : Ernest, Jean CARRE

Papa n’a pas fait la guerre à cause d’un accident survenu en coupant du bois en forêt. Cette jambe cassée et mal réparée lui laissa d’ailleurs un léger boitillement et fût cause de réforme.
Il était agriculteur, et cultivait la petite locature des Plots, propriété de son père Jean Carré. Le soir après dîner, il n’y avait pas de télé et comme il ne lisait pas, après avoir fumé une pipe ou une cigarette roulée de sa confection, il s ‘endormait tôt et commençait alors une veillée radiophonique ponctuée de sonores ronflements propres à vous empêcher de dormir et à inquiéter sérieusement une jeune belle-sœur qui venait de rejoindre la famille.
Il paraît qu’aujourd’hui celle-ci tente vainement d’empêcher son mari de l’imiter.
Pour compléter les revenus de la famille il conduisait l’une des batteuses de M. Guillaume habitant la ferme du Buisson proche des plots. Et tout l’automne il partait en campagne de battage.
Papa a pris sa retraite en 1967, fatigué il était soigné par un cardiologue depuis quelques années. Il est décédé en septembre 1967, sans avoir pu assister au mariage de Joseph ni au mien. Lisette est arrivée en métropole quelques jours après son enterrement.
Papa est né à Baugy le 23 février 1902. Elise Pirot sa mère est morte à 30 ans.
Son frère André et lui ont été élevés par les grands parents Pirot.
Il s’est marié avec Alphonsine Marie Elise Tirot à Gron le 10 novembre 1924 à Gron.
Louisette est née en 1926 et Micheline en 1927.
Alphonsine Tirot est morte à 28 ans. Louisette et Micheline ont été élevées à Gron au Caroux par Marie Hervier, la sœur du grand-père Jean Carré jusqu’au remariage de leur père avec Maman, Marie Camille Chevalier.

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Aux Plots il y avait une vigne composée de Bacot et de Noa. Papa faisait un vin que personne ne voudrait sans doute boire aujourd’hui, mais que l’on servait à la maison toute l’année et pour les battages. Dans la vigne il y avait des pêchers avec de grosses pêches blanches excellentes. Cette espèce est probablement disparue. Certaines années il y en avait tellement qu’elles servaient même de projectiles lors des chahuts de vendanges.
Celles-ci étaient surtout l’occasion de faire la fête en famille et aussi de faire quelques blagues comme par exemple de faire saouler la chienne de la charronne avec des sucres imbibés de marc.
Maman : Marie Camille CHEVALIER
Maman est née à GRON le 23 avril 1905 à La Douet.

 

Ses parents étaient fermiers au domaine de La Douet. Ils ont ensuite été fermiers au domaine de Bois Blanc puis à Somme près de Quincy, puis à Bury commune de Nohant en Goût.
Elle s’est mariée avec Joseph Louis MARANJON le 24 septembre 1923 à GRON.
Joseph MARANJON est décédé le 21/04/1933 à COUY à 32 ans.
Georgette est née le 06 février 1926. Louis, que nous appelons tous Joseph est né le 18 mars 1928.


La Camille, c’était ainsi que l’appelaient les gens de GRON, ne s’arrêtait jamais, je ne l’ai jamais vue sans rien faire. Tricoteuse par plaisir elle avait toujours un ouvrage en cours. Elle pouvait tricoter, tout en parlant, sans regarder son ouvrage et sans se tromper, elle disait que ça la délassait. Nous avons tous porté les pulls, les bonnets, les gants ou les chaussettes qu’elle nous avaient confectionnés.
Elle aimait faire et faisait bien la cuisine. Elle avait l’art de faire un bon plat avec peu. Même en période de vache maigre il y avait toujours de quoi manger. Migraineuse, elle a avalé un tombereau de cachets d’aspirine comme elle disait.
Quand Papa est décédé, elle est restée seule aux Plots quelques années, puis elle est partie s’installer au Moulin chez ma sœur Georgette.
Elle était toujours disponible pour ses enfants ou ses petits enfants. J’allais de temps en temps la chercher pour qu’elle garde les enfants lorsqu’ils étaient malades. Elle est partie plusieurs semaines à DAX lors de la naissance de Benoît le fils de Georges Fargeau. Et toujours avec le sourire, elle aimait tellement la compagnie.
Elle est décédée à Tours victime d’une congestion cérébrale le 15 mars 1980.
Mes grands parents
De mes grands-parents je n’ai connu que peu de temps Jean CARRE et Pauline CHEVALIER née PIVET les autres étant décédés.

J’ai retrouvé récemment une copie de son livret militaire sur un site internet. J’y ai appris qu’il avait été rappelé pour faire la première guerre mondiale de 1915 à 1917.

 

 

né à GRON le 29 juillet 1871
décédé à GRON, aux Plots le 12 février 1949
Marié avec Marie Adèle PIROT le 15 janvier 1900 à Baugy, décédée à Baugy le 1er avril 1908 à l’âge de 36 ans. Je n’ai aucune photo de ma grand mère.
Le grand père ne s’est jamais remarié. Au remariage de Ernest, en 1935, il est venu habiter aux Plots avec l’oncle André dans la maison accolée à la grange.
C’est pratiquement tout ce que je peux dire de mes grands parents CARRE.
Par contre mes recherches m’ont permis de retrouver mes racines “Carrées” sur plus de 11 générations. Les plus anciennes que j’ai pu trouver, à AZY, datent de 1617, époque ou régnait en France le fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, le roi Louis XIII le juste et son épouse Anne d’Autriche. Hier quoi !
J’ai retrouvé une branche plus ancienne sur GRON (1592) mais je n’ai pas pu établir avec précision le lien avec notre famille. A cette époque les registres d’état civil étaient tenus par les prêtres et on ne peut pas remonter plus avant faute de documents. Et pour ceux qui subsistent il faut de bons yeux et une grande habitude à déchiffrer l’écriture manuscrite car les plumes d’oies n’étaient pas toujours bien taillées et les pâtés nombreux.
Malgré tout quatre siècles après ils existent toujours et sont lisibles. Nos descendants pourront-ils lire nos micros fiches, disquettes et autres CD et DVD dans autant de temps ?
J’ai découvert récemment que mon grand père avait été mobilisé en 1915, sans aller au front. Toutefois il a été rappelé en 1915 et affecté au régiment d’artillerie de Bourges puis à Dijon. voir un extrait “illisible” de son livret militaire
Louis CHEVALIER et Pauline PIVET
J’ai quelques souvenirs de ma grand mère. Elle habitait à Brécy et nous allions la voir à bicyclette avec maman. Papa ne venait pas.
Pauline ne mangeait guère au moins à la fin de sa vie. Je me souviens l’avoir vue manger sa soupe dans un petit bol et manger des haricots rouges avec la pointe son couteau.
Elle portait la coiffe berrichonne blanche comme beaucoup de femmes âgées de cette époque.
Pauline, Marie Camille, Fernand, Louise, Pierre Louis, Juliette, Fernande.
Mes oncles et tantes
Louis Jean PIVET et Marie VALOT
En fait ce sont des grands oncle et tante. Louis PIVET était le frère de ma grand mère maternelle CHEVALIER.
Ils habitaient à Solérieux. L’oncle venait souvent nous voir. Un brave homme, il m’a appris à tresser et enter des cordes (j’ai oublié depuis). Il venait aider à la batteuse, en ce temps là chacun trouvait à s’occuper dans les travaux agricoles même après l’âge de la retraite. Un jour il était venu au « Pré percé » pour biner et démarier des “blettes”, pardon des betteraves. Maman était à l’hôpital, pour se faire opérer, c’était ma sœur Louisette qui était venue nous aider à la maison. Il était déjà âgé et comme il faisait très chaud, en rentrant à la maison il est tombé en syncope. Affolement, Louisette l’a frictionné au vinaigre et à l’eau de Cologne. Moi je n’étais pas trop rassuré, et je l’ai bien cru mort. Finalement il a repris connaissance. Un épicier, que j’ai très bien connu par la suite, et qui faisait sa tournée l’a remonté dans son camion à Solérieux. A partir de ce jour là, il est moins souvent descendu aux Plots et il avait encore plus vieilli. Il est d’ailleurs mort peu d’années plus tard. La tante est décédée très peu de temps après.
Louise Chevalier née en 1898
La fille aînée mariée avec Gabriel Ranvier
Juliette Chevalier
Née en 1910.

Je n’ai pas connu ma tante Juliette. Elle est décédée très jeune.
C’est en son souvenir que je me prénomme Jules.
André, Louis, François CARRE
Frère d’Ernest né lui aussi à Baugy le 28 octobre 1904,
Il a été fait prisonnier en 1940 et est revenu mi 1944.

L’oncle André était domestique. Je l’ai toujours connu travaillant chez Potier aux Chapelles ou il était très apprécié. Excellent charretier, l’arrivée des tracteurs et du machinisme agricole l’a un peu déboussolé. Il a essayé de m’apprendre à labourer avec des chevaux !!
Il est resté célibataire, même s’il vivait en concubinage avec Rose Fleurier, née Clément, depuis la mort de son mari.
Situation qui a beaucoup fait parler chez nous, maman n’appréciait pas du tout.
Ils habitaient aux Chapelles à l’angle de la route de Solérieux.
Il est décédé aux Chapelles le 12 juillet 1983.
Fernand Chevalier
né en 1900
Marié très tard avec Marcelle Taillandier, il ont fondé une famille nombreuse.
Fernande Chevalier
Née en 1916
Mariée avec Georges Poisson, ils eurent deux enfants Madeleine et Pierre